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RACHEL ► In faith and truth, salvation will rest

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Rachel Summers
Rachel Summers

▬ RELIGIOUS KICK-ASS

Messages : 299
Avatar : Michelle Monaghan
Crédit : Gloomy Road

Points : 315


SHOW ME YOUR TEETH
Arrivée à Salem : Elle y est née, puis absence de presque dix ans
Votre avis sur les évènements ?:
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RACHEL ► In faith and truth, salvation will rest Empty
MessageSujet: RACHEL ► In faith and truth, salvation will rest RACHEL ► In faith and truth, salvation will rest EmptyLun 25 Avr - 15:47


Rachel Wilson Summers






Paroles de commères

Hunter, frère aîné
« Ils sont tous fous. Une bande de conservateurs comme on pense que ça n'existe plus, opposés à l'homosexualité, la contraception, tout ça ... C'est ma mère, qui nous a élevés comme ça. Remarquez, moi, j'en ai réchappé ! Quand j’ai annoncé que je souhaitais déménager à New York et que j’ai commencé à poser nu, ils ont juste cessé de me parler, arguant que je mettais mon âme en danger. Après des mois et des mois de leurs débarquement intempestifs, assortis de soi-disant tentatives pour me faire rentrer dans le droit chemin, ils ont fini par me ficher la paix. Je ne leur ai plus parlé depuis six ans, ou presque. »

Madison, parente d’élève
« Je connais bien Rachel, elle est souvent volontaire pour les opérations de la paroisse. Une femme charmante, vraiment ! Avec cet affreux drame … Vous savez que son mari est mort ? … Enfin. Elle est très gentille. Ca n’est pas comme sa grand-mère, la vieille madame Trudi. Je sais qu’il ne faut pas souhaiter des choses pareilles, mais enfin, le Seigneur tarde vraiment à la rappeler. »

Garrett, ancien ami
« Rachel est quelqu'un d'adorable. Ils me manquent beaucoup, Ben et elle. C'était le genre de fille qui se tait, et ne vous force jamais à dire quoi que ce soit. Mais si vous avez envie de parler, elle est là pour écouter ! Et d'une patience ... Je regrette toujours un peu qu'elle soit partie, vous savez. Mais c'est vrai que vivre à San Francisco, seul, quand tous vos amis sont mariés, c'est vite rébarbatif. Bien sûr, ma graisse va mieux, depuis son départ. Ma femme n'est pas très cuisine, c'était toujours Rachel qui cuisinait. Bon, elle donne des nouvelles, mais c'est pas pareil. Si je pouvais lui dire quelque chose ? Hum ... Reviens, bon sang ! Quelle idée d'aller se fourrer à Salem. »




Tell me more, tell me more ♫


Quand Rachel Wilson-Summers se retrouva seule dans son appartement, elle éprouva pour la première fois de sa vie un sentiment d’intense panique. Les murs blancs, aux cadres minutieusement agencés, lui paraissaient tout à coup refléter la tristesse de sa situation.

Rachel n’avait jamais vécu seule.
Quand elle était née, ses parents avaient déjà deux enfants, le fougueux Hunter et la sage Grace. Ils étaient de ces pratiquants qui ne voient pas l’utilité de la contraception, d’autant que le travail de médecin du père de Rachel lui permettait d’entretenir toute la famille.
Sa mère, elle, abandonna sa carrière de secrétaire médicale pour se consacrer à l’éducation de ses bambins. Aux trois déjà présents finirent par se rajouter deux autres petits bruns, Noah et Katie. Avec cinq enfants, Teri Wilson finirait par s’avouer « la plus heureuse des mères » et cesserait, enfin, de vouloir repeupler la planète.

Etre issu d’une famille nombreuse présentait de nombreux avantages, qui avaient toujours plu à Rachel. A vrai dire, elle ne s’était jamais même envisagée vivant autrement. Elle aimait sentir les cheveux de sa sœur contre sa joue le matin, elle aimait devoir tambouriner sur la porte de la salle de bains, et aimait encore plus le sentiment de joie et de satisfaction, mêlé de fierté, qui lui tordait le ventre avec ardeur quand ils remplissaient un banc entier sur le banc de l’église le dimanche matin.
Si elle n’était pas très proche de Hunter, qui prenait des distances inconscientes avec ce troupeau féminin, la petite fille qu’elle était éprouvait une affection poignante pour le reste de la tribu. La petite Katie, poupée bouclée aux yeux rêveurs, était plus particulièrement le sujet de son adoration.
Rachel grandit sans encombres. Elle traînait son corps de petite fille de classe en classe, douloureusement consciente d’être un peu en retard niveau puberté. Mais rien de tout cela n’était grave, et elle finit par pousser d’un coup, arrachant des cris de joie aux voisines.

Elle était sage. Allant frapper de porte en porte pour vendre des cookies aux voisins, sous la houlette des scout de la paroisse, Rachel était une petite fille normale, que sa mère couvait avec tendresse.
Teri était une femme de caractère. Il était entendu que tout ce qui se passait sous son toit était sous son contrôle et ne pouvait contrevenir à la parole du Seigneur. Quand il arrivait à l’un des enfants de jurer, innocemment comme on peut l’être quand on n’a pas dix ans, elle les regardait d’un air sévère, et le voyou finissait généralement avec du savon dans la bouche.
Si ses méthodes ô combien religieuses étaient de nature à épouvanter autrui, jamais Rachel n’eut à en souffrir. Le respect de la Bible était une valeur familiale qu’elle acquit tout naturellement, tout comme le rejet de ce qui sortait de la norme. Elle n’était pas la seule, d’ailleurs, car des cinq enfants, seul Hunter eut jamais à souffrir du conservatisme de ses géniteurs.

Elle était née à Oakland, sur les hauteurs de San Francisco, et fit ses études à Berkeley. Quand elle entra à l’université, Rachel était une jeune fille souriante, participant régulièrement aux activités de la paroisse, qui militait distraitement pour l’abstinence sexuelle jusqu’au mariage et l’interdiction du mariage gay. Etant bien moins carrée que sa mère sur ces questions, elle évitait de prendre position formellement sans qu’on ne lui ai demandé son avis, se contentant d’acquiescer en son fort intérieur quand elle entendait parler du déclin de l’Amérique profonde.

C’est au cours d’une conférence sur la micro-finance dans les pays du Tiers-Monde que Rachel fit la connaissance de Ben Summers. Il était très grand, blond et athlétique, et aurait pu sans sourciller se faire passer pour le Ken de la célèbre poupée. Jeune homme souriant, joueur de tennis, il n’avait jamais un mot plus haut que l’autre, faisant preuve en tout d’une mesure admirable aux yeux de la demoiselle. Chose plus rare encore, il était un conservateur convaincu au sein d’une famille de libéraux acharnés.
Elle tomba instantanément amoureuse de lui.

Il attendit patiemment que sa dulcinée ait fini ses études, travaillant de nuit dans un cabinet de conseillers juridiques pour épargner. Quand ils se marièrent, Rachel eut l’impression qu’elle touchait du doigt le bonheur. Elle avait vingt-deux ans.

L’illusion dura environ trois ans. Pendant toute la durée de son mariage, jamais elle ne cessa de rechercher cette petite étincelle, qu’elle aurait tant voulu ressentir. Elle avait tout ce qu’elle voulait : un mari, une maison, des amis. Pourtant, sa vie ne lui apportait pas tant de satisfaction que ce qu’elle aurait cru : comment sa mère pouvait-elle ressentir autant d’extase pour quelque chose d’aussi tranquille ?
D’un commun accord, ils avaient décidé de ne pas avoir d’enfants tout de suite. Rachel démarrait sa carrière, qui s’annonçait plutôt prestigieuse, et Ben souhaitait profiter un peu de la vie.

A force de s’ennuyer, la jeune femme changea d’avis. Il était grand temps d’avoir une progéniture, qui serait brune aux yeux bleus, parfait mélange d’eux deux, et qui avec un peu de chance, ne serait pas aussi ennuyeuse que les enfants de Grace, qu’elle voyait régulièrement.
Trois mois après leur premier essai, Ben eut un accident cardiovasculaire sur un terrain de golf. Assise à son chevet, Rachel essayait en vain de comprendre, de se figurer un si petit vaisseau causant autant de dégâts, sans jamais parvenir à appréhender la réalité de la situation.

Il mourut deux semaines après l’accident. Et quand Rachel poussa pour la première fois la porte de leur maison, elle eut très peur.

De ce jour-là, elle évita de se regarder dans la glace. Elle n’y voyait qu’une femme de vingt-huit ans, qui venait de perdre cinq ans de sa vie, et qui perdrait sans doute le reste. L’affection qu’elle avait pour Ben restait, bien sûr, mais au fur et à mesure que le temps passait, elle trouvait de moins en moins de sens à sa vie rangée.

Heureusement, sa grand-mère maternelle en vint à se casser la jambe. C’était affreux, bien sûr, mais il en découla qu’elle aurait besoin d’aide, et naturellement, Rachel se proposa. De toute sa famille, elle était celle qui souffrirait probablement le moins du déménagement dans un trou perdu, à l’autre bout de l’Amérique et du monde civilisé, dans un coin où il pleuvait plus que de raison.

Rachel n’avait que rarement mis les pieds à Salem. Elle y avait fait quelques visites, étant jeune, mais dès la naissance de Noah et Katie, les billets d’avions pour le voyage étaient revenus trop chers, et Grand-Mère avait fait le déplacement elle-même. Pourtant, l’endroit lui paraissait parfait pour commencer sa nouvelle vie – celle où personne ne la verrait comme la triste veuve de Benjamin Summers.

La nouvelle vie impliquait un poste minable dans un hôtel minable. Mais une fois la maison revendue, sans loyer à payer, ne payant plus de frais que pour une personne, Rachel se trouva très confortablement installée.

Tout serait allé pour le mieux si la ville n’avait commencé à se laisser aller. Quand le premier corps fut retrouvé, Rachel se contenta de faire un signe de croix et d’aider à l’organisation d’une messe pour l’âme du malheureux. Au troisième cadavre, elle accrocha un crucifix dans quasiment chacune des pièces de la maison, et un autre dans sa voiture.

Quand la rumeur commença à se répandre, glissant sous les portes et se faufilant jusque dans le secret des alcôves, Rachel frissonna. Quand le mot de « vampire » fut prononcé, elle se tût. Quelle que soit la chose à l’œuvre dans la ville, rongeant Salem, c’était l’œuvre du mal. Vampire pouvait être un nom comme un autre pour désigner cette déchéance, comme une mort à petit feu qui punirait une ville de s’être trop éloignée du droit chemin, se repaissant volontiers dans d’anciennes croyances et traditions malsaines.
Elle se calfeutra chez elle, la peur au ventre. Jamais Rachel ne s’était sentie aussi seule.




Derrière l'écran

PRENOM/PSEUDO : Noémie/Tokatapee
PAYS : France
COMMENT AS-TU CONNU RUTH ? Via Bazzart
AVATAR : Michelle Monaghan
UN DERNIER MOT ?




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